dimanche 21 août 2011

En safari parmi les Dragons!


La distance entre Bajawa et Labuan bajo est de plus de 250km et le pénible trajet en autobus ne prend pas moins de 10 heures étant donnée l’interminable route en lacets. Sauf qu’en scooter, c’est uniquement toi qui contrôle ton engin si bien que je l’ai fait en moins de huit heures! Ça roulait pas à peu près! Quel plaisir véritable j’ai éprouvé lors de cette magnifique journée! Le lendemain je suis allé passer la journée et la nuit sur l’île de Seraya,

une île minuscule mais oh combien paradisiaque située à une heure de bateau de Labuan Bajo. Quand on dit bungalow sur la plage, ca pourrait difficilement ressembler plus à ça! Qu’y a avait il à faire sur cette île? Rien. Et c’est exactement ce que je voulais faire! Le soir venu, j’étais étendu sur le dos, pieds nus dans le sable refroidi, admirant les étoiles filantes traverser le firmament, le spectacle des étoiles était tellement invitant.

Flores et ses îles environnantes sont aussi un paradis pour la plongée, dont Komodo avec ses dragons légendaires, qui fait partie de l’un des meilleurs sites au monde. C’est pourquoi, pour ma dernière journée sur l’île de Flores j’ai décidé de combiner plongée à Komodo et safari-dragons dans le parc national de l’île. Il s’agissait de mes 9e et 10e plongées seulement mais je sens que je deviens de plus en plus à l’aise dans l’environnement sous-marin. J’ai même trouvé un masque à 24 mètres de profondeur, j’avais l’impression d’avoir trouvé un trésor! Ça bien fait rigolé mes compatriotes et les maîtres-plongeurs. La deuxième plongée était cependant la pire que j’ai effectuée, les conditions étaient médiocres : température très froide, on subissait des tremblements corporels sous les 20 mètres, la visibilité n’était que d’environ 8 mètres et le courant, on appelle plus cela une plongée dérivante, mais plutôt un naufrage! J’avais toutes les misères du monde à essayer de m’accrocher à un corail ou au fond marin pour ne pas être emporté par le courant, oui, à 20 mètres de profondeur! Finalement on a pas vu grand-chose à part des écoles de poissons multicolores. Dans un sens je suis content d’avoir pu expérimenter cette plongée car toutes les autres seront certainement plus faciles. Il s’agissait de la dernière plongée de la journée et la plupart de mes compatriotes ont certainement resté sur leur appétit car ils avaient déjà vu les dragons, choisissant par le fait même de nous attendre sur le bateau. Mais pour moi et quatre autres plongeurs, l’excitation était à son comble, nous partions en safari dans la brousse pour trouver des dragons!

Au début on ne voyait que des cerfs et des cochons, non mais on a des millions de cerfs au Canada, je veux rien savoir de ça! Mais quand le guide nous a dit, « keep silence, Komodo! », nos yeux se sont écarquillés et nos bouches se sont tuent. À quelques mètres devant moi se trouvait ce fameux dragon, de la famille des varans, le plus grand lézard du monde! Long de trois mètres et pesant plus de 70kg, le dragon se prélassait sur le sol desséché par le soleil. Il regardait passer les cerfs et les cochons devant lui mais il était clair qu’il n’était pas en mode chasse, son ventre était gonflé de nourriture et il profitait probablement de ses journées pour digérer. C’est ce qui m’a permis, tout en douceur et sans mouvements brusques, de m’en approcher. Mon guide a pris une photo de moi avec le dragon à mes côtés. Oui, c’était un peu risqué surtout quand j’ai su que les bactéries contenues dans la salive du dragon empêchent la coagulation lors d’une morsure éventuelle. Mais tout va bien, les Dieux sont avec moi.


Le personnel de l’hôtel Gardena à Labuan Bajo est tellement serviable et accueillant. Ils m’ont beaucoup aidé à parfaire mes connaissances en Behasa. J’utilise maintenant plus de 60 mots et je sais compter jusqu’à un million. Certaines journées je n’utilise pratiquement pas l’anglais, les habitants se demandant bien où j’ai appris la langue et moi de leur répondre : Di sini! (ici même!) Ça les fait sourire et ils apprécient encore plus ma présence. Ça aide aussi de répondre en Behasa aux vendeurs de rues, ils te lâchent pas mal plus vite voyant que je suis plus qu’un riche touriste. Je crois fortement que demeurer trois mois de plus en Indonésie pourrait me permettre de me débrouiller assez bien dans la langue. Je note tout ce que j’apprends mais demain est déjà ma dernière journée dans le plus grand archipel du monde.

Je suis donc de retour pour la troisième fois à Kuta sur l’île de Bali. Le côté superflu qui m’agaçait au début s’estompe graduellement, faisant place à une douceur de vivre que je n’avais pas pris soin de remarquer la première fois. C’est vrai que mon hôtel se trouve dans un différent quartier, celui-ci étant beaucoup tranquille que lors de ma première visite. Il est quand même cool d’entrer dans un dépanneur en bedaine, les pieds nus couvert de sable, ou d’entrer dans une discothèque et de se faire dire : « Pagi! » (Bon matin), oui, il était 04h30, ou de magasiner pendant le « midnight sale » à minuit avec de la musique techno à tue-tête dans le centre d’achats! J’ai donc passé mon dernier week-end à Bali uniquement sur la plage, question de parfaire mon bronzage.

Besok, saya mau pergi keTaiwan ke sipuluh jam ampat puluh lima
(Demain je m’en vais à Taiwan à 10 heures 45)

Un petit extra :
Quand la moutarde te monte au nez! (La moutarde du MC Do)

Après une longue marche sur la plage, la faim s’est fait sentir et le gros M jaune fut la solution. Je suis donc entré au MC Do et me mit dans la file d’attente. Trouvant que ma file allait moins vite que l’autre, j’ai retiré mes écouteurs et tendit l’oreille pour essayer de comprendre ce qui ralentissait le processus. J’ai vite compris quand j’ai vu cet homme qui semblait trouver compliqué le fait de commander un damné MacPoulet. « C’est frit ou cuit? » N’arrêtait-il pas de demander de façon trop rapide pour qu’un non anglophone puisse vraiment saisir sa question. Quand on lui a expliqué que c’était frit, il a finalement accepté, mais pas sans mécontentement. Jusque là pour moi ca pouvait aller. C’est plutôt lorsque le gérant à mis une paille dans son cabaret que ça commencé à chauffer. « Mais qu’est-ce que vous leur apprenez à vos commis? C’est pas correct de faire ça. On ne prend pas des pailles avec ses mains comme ça! » À l’intérieur, je me disais, heille le cave, t’es dans un MC Do, pis en plus t’es à Bali, farme ta yeule pis va laver ta paille avec du windex si ca peut te faire plaisir! Ou ben si t’es pas content, va t’acheter un chips au dépanneur!

Anyway, il était intolérant en traitant les employés comme des moins que rien, une attitude vraiment désagréable qui atteignait sans que je puisse y faire quoi que ce soit, mon côté zen. « Je veux pas de mayonnaise dans mon MacPoulet », s’est-il objecté quand son repas est arrivé. « Ca serait tu possible d’avoir au moins un choix ? » a-t-il brusquement rétorqué quand un coca-cola on lui a apporté? J’étais pu capable! Le cœur me battait dans les tempes, je bouillais à l’intérieur mais je suis dit, respire Robin respire, c’t’un cave, laisse-le faire. Mais quand il est revenu avec le pouce dans son MacPoulet en criant à plein cuisine : « Qu’est-ce que vous faites icitte? C’est pas du poulet ça? » Ah ben la ciboire, il a su ma façon de penser :

-Tu viens de où toé?
-De Californie.
-Ben t’aurais du y rester!
-Quoi t’aimes pas mon attitude? C’est quoi ton problème?
-Toé! Coudonc, c’est tu le premier voyage que tu fais?
-Non, j’ai parcouru le monde entier
-Ben ca paraît pas pantoute!

Ah j’y aurais sacré ma main sa yeule! Tout le personnel de la cuisine était désemparé pendant que les gens de la file assistaient à notre dialogue. Quand mon repas est arrivé je lui ai souhaité « Bienvenue chez MC Do » et je suis parti, avant que je me mette hors de moi. Non mais ça prend tu du monde pas heureux pour être désagréable de la sorte, dans un MC Do, à Bali! Ok t’as fait le tour du monde, c’est quoi, t’as passé une journée dans chaque ville, Las Vegas, New York, Paris, Tokyo pis t’as testé les MC Do? J’ai toujours dit qu’en voyage t’as pas le droit de te plaindre. C’est jamais comme tu veux ici et c’est justement pour ça que tu voyages. Hier j’ai commandé des nouilles et on m’a apporté du riz. Ouin pis? Je crois que les gens qui chiale en voyage n’ont rien compris. J’appelle ce monde là les testeurs de MC Do! Avez-vous rencontré un testeur de MC Do aujourd’hui?

Quand je l’ai vu quitter le resto, les battements de mon cœur ont ralenti, la moutarde à redescendu et je me suis remis à apprécier ma journée :)

dimanche 14 août 2011

Flores en scooter!

Située à l’ouest de la Papouasie, l'île de Flores fait partie d’un groupe d’îles nommées les Nusa Tenggara. D’une beauté envoûtante, parcourir son territoire en scooter est une expérience extraordinaire, tant pour les routes que pour les paysages, mais elle est réservée aux pilotes expérimentés en raison de la circulation difficile et les virages aveugles.



Comptez environ 90 de vol entre Bali et Labuan Bajo sur l'île de Flores. Ne vous laissez pas impressionner par les locaux qui s’improvisent guides touristiques lors de votre arrivée.  La petite ville portuaire de Labuan Bajo n’est située qu’à 1.5km de la piste d’atterrissage anyway. Cependant, pour une somme dérisoire, ils sont là pour vous aider à découvrir des endroits fastueux! Ils sont très gentils et tournés vers le client, non l'argent! J’ai dégoté un bungalow pour 11$/nuit, écourté par le chant du muésime à 04h27.




Après le petit déjeuner, je suis parti en expédition de trois jours en moto sur l’île de Flores. Cela ne faisait pas 1 heure que je roulais que je remarque une crevaison sur la roue d'en avant. Par chance, l'Indonésie, l'un des pays comptant le plus grand nombre de scooter sur la terre, possède aussi des "garagistes" exactement là où on en a besoin. 20 minutes et 5$ plus tard, j'étais reparti pour l'aventure. 

La route monte, descend et serpente sans fin à flancs de montagnes, dévoilant à chaque détour de profondes vallées couvertes des rizières en terrasses. Le vert de la végétation coalise avec la bleu du jour. Rajoutez quelques volcans en arrière plan et vous obtenez la quintessence de Flores. 





Ça fait trois jours que je parcours l’île de Flores en moto et je suis heureux de mon choix. On m’a dit que j’avais l’air plus zen pendant ce voyage. La raison est simple : j’ai choisi les pays qui me permettraient de faire exactement ce que j’aime le plus faire: du scooter dans les rizières. J’ai roulé pendant des centaines de kilomètres et j’ai reçu des centaines de sourires. Je me suis même dit que l’Indonésie était devenue mon pays favori dans le monde! Ce soir je fais un arrêt à Bajawa, une petite bourgade perchée à 1100 mètres d’altitude, environ au centre de l’île.



 Question de confirmer que je suis au bon endroit au bon moment, j'apprend que c'est une journée festive. Une parade de plusieurs centaines de figurants défile devant l'hôtel. Les différents costumes relatent les différents groupes ethniques du pays. Un cours d'histoire accéléré, une visite gratuite au musée: à ciel ouvert! Assis sur le balcon de mon hôtel qui offre une vue imprenable sur les volcans environnant, je sirote posément un délectable thé au gingembre.



Berapa? Lima ribu! 
(Combien? 5000 roupies) ..50 cennes!

lundi 8 août 2011

De Bali aux îles Gili...? Non, en Papouasie!

Le serveur du resto-bar Agus Shipwreck sur la plage de Jungut Batu vient me donner le mot de passe pour me brancher sur le wifi : gooddaytoday. En effet c’est une bonne journée aujourd’hui! J’ai plongé pour la première fois en Indonésie, au large de Nusa Penida et j’ai vu ma première tortue de mer; imposante, majestueuse et gracieuse sont les mots qui me viennent à l’esprit pour la décrire. Je suis à Nusa Lembongan, une petite île à l’est de Bali. Le Bali dont on rêve; absence de voiture, chambre de luxe et repas savoureux à prix ridicules et toute la journée pour plonger dans un aquarium, à faire de la moto dans les îles ou à lézarder sur la plage. À date, j’ai déjà tout fait ça! Je sirote présentement une grosse Bintang en me laissant émouvoir par le magnifique coucher de soleil qui s’offre gratuitement en spectacle devant moi. Pour compléter le tableau, on fait jouer du reggae dans les haut-parleurs!

Louer un scooter pour explorer les rizières au pied des volcans est sans contredit mon activité préférée. Cependant, il faut aussi engager un ange gardien pour l’activité en question. J’en ai eu besoin trois fois aujourd’hui. La première est lorsque je cherchais une station d’essence pour faire le plein. Quand j’ai réalisé qu’il y en avait une juste à ma gauche, j’ai brusquement appliqué les frais mais il y avait du sable sur le sol. J’ai donc fait un vol plané par-dessus les poignées! J’ai cependant atterri sur mes deux pieds..et ma main gauche qui fut légèrement égratignée. Plus de peur que de mal. Mais mon scooter à été ébranlé et il ne voulait plus redémarrer. Je l’ai quand même rempli d’essence et après d’autres tentatives, j’ai pu repartir.

Quelques minutes plus tard je me suis fait arrêter par la police à un barrage. J’avais mon Ipod sur les oreilles, en bedaine et pas de permis de conduire international, je l’avais oublié à mon hôtel. Le policier a bien aimé ma coupe de cheveux et m’a laissé repartir en me disant de remettre mon chandail et d’être prudent! D’autres ont été moins chanceux en payant 50$ d’amende.

Que manquait-il à ma journée? Une crevaison? Mais bien sûr! Paf! Dans une route de campagne en plein milieu de nulle part! Qu’allais-je faire? N’oublions pas qu’on est au pays des scooters et qu’il y a des garages artisanaux dissimulés un peu partout. Je suis donc tombé sur un de ceux-ci quelques kilomètres plus loin. On a changé mon pneu en cinq minutes pour 3,50$! Merci mon ange!

Nusa Lembongan est une suite logique à l’île de Bali, faisant ainsi parti du Golden Triangle, la dernière pointe appartenant aux îles Gili. Nusa Lembongan est une petite île qu’on peut parcourir à pied, à vélo ou en moto. L’étroite route asphaltée, on dirait une piste cyclable, se détériore tellement par endroit qu’on ne pourrait plus appeler cela des nids de poule. Mais avant qu’un camion d’asphalte ne vienne réparer les trous, j’aurais le temps d’avoir des enfants! Ma chambre est sans contredit la plus belle que j’ai eue depuis mon départ, une véritable chambre de luxe! Le prix? 18$/nuit! C’est vraiment tranquille, je dors tellement bien! Il n’y a pas de guichet automatique sur l’île, si bien qu’il faut s’être apporté suffisamment d’espèces. C’est pourquoi la plupart des touristes n’y demeure que 3 ou 4 jours tout au plus. J’ai décidé de faire exception à la règle parce que, au risque d’en décevoir plusieurs, je n’irai pas aux îles Gili!

J’avais en effet prévu de migrer constamment vers l’est, d’îles en îles de Java à Bali, à Nusa Lembongan puis aux îles de Nusa Tenggara comprenant les îles Gili et Lombok. Pourquoi cette volte-face? Sachez qu’ici c’est la haute saison, juillet et août sont aussi peuplés qu’un Future Shop le jour du Boxing Day. J’ai été chanceux de dégotter une chambre à Ubud. Je l’ai été encore plus ici à Nusa Lembogan. Les bateaux sont complets des jours à l’avance pour aller aux Gili. Le guide Lonely Planet est formel : réservez en haute saison. Je n’ai aucune réservation et je n’ai pas envie de me battre pour trouver une chambre. Certes, les îles Gili sont certainement un paradis, mais j’ai décidé d’extensionner mon séjour à Nusa Lembongan à la place. C’est ici mon petit paradis à moi. J’en ai ma claque des touristes, j’en ai assez de suivre la manne. Je viens juste d’entendre un couple discuter du fait qu’ils étaient debout à 05h30 ce matin et ils n’ont même pas pu quitter l’île tellement les bateaux étaient complets!

C’est pourquoi je quitte pour la Papouasie! Quoi? Voici la description donnée par le guide Lonely Planet : « Tous les pays, même les plus propices à l’aventure ont leur territoire extrême. Pour l’Indonésie, c’est la Papouasie, qui occupe la moitié de la deuxième île du monde par la taille, la Nouvelle-Guinée. Il est réellement difficile, et en aucun cas bon marché de voyager en Papouasie. Mais tout y est une aventure, et ceux qui relèveront le défi seront sûrs d’éprouver l’euphorie qui caractérise les meilleures expériences. » WOW! C’est exactement ce qu’il me faut. Loin des touristes, loin de tout, à l’autre bout du monde comme on dit. De plus, visiter la Papouasie constituera, pendant ce voyage, du seul moyen de concrétiser l’un de mes plus grands rêves, mettre les pieds sur les cinq continents! En effet, il ne me manquait que l’Océanie et la Papouasie-Nouvelle Guinée en fait partie, pas les autres îles de l’Indonésie. La Papouasie compte également les îles de Raja Ampat, incontestablement le plus beau site de plongée de toute l’Indonésie! Je vous ai assez mis l’eau à la bouche. Revenons au Agus Shipwreck, me reste t’il de la Bintang?

Saya baik baik saja! (I feel good!)

mercredi 3 août 2011

De Java à Bali

Pour terminer mon séjour sur l’île de Java, quoi de mieux que de visiter le Gunung Bromo, l’un des plus beaux volcans d’Indonésie. Il faut cependant s’armer de patience et d’énergie pour y parvenir car on doit se taper 15 heures de route dans un mini-van. Je suis donc arrivé à Probolinggo, ville à proximité du volcan, à 23h30 et le réveil était à 03h15, soit un peu moins de quatre heures plus tard. Certains avaient décidés de rester éveillés mais moi, je ne souhaitais qu’aller roupiller. C’est l’heure, on quitte à quatre ou cinq dans des Jeeps, les seuls véhicules capables de nous escorter jusqu’au point de vue. La nuit est encore bien installée, il ne fait que quatre degrés. Les étoiles touchent les montagnes, c’est merveilleux. Arrivé au point de vue, nous étions des dizaines à attendre le lever du soleil. Quand l’astre du jour étira ses rayons jusqu’au Gunung Bromo, la vue fut indescriptible, beaucoup avaient la mâchoire qui pendouillait. Il s’agissait certainement de l’une des plus belles photos que je n’aurai jamais prise sur cette extraordinaire planète! Puis ce fut un autre 12 heures d’autobus cette fois-ci, assez inconfortable aussi, pour me rendre sur l’île de Bali, le cœur touristique de l’Indonésie. Bali possède plusieurs visages et le premier que je souhaitais observer est certainement celui dont j’étais le moins attiré, Kuta.

Kuta est le centre du tourisme de masse, le point névralgique de l’île où tout est axé sur la fête. Oui, Kuta, l’endroit où à été introduit le surf en Asie possède une plage superbe où il fait bon s’y détendre. Par contre Kuta, c’est aussi la ville où les soirées sont les plus déjantées de l’Asie du Sud-est. Des discothèques tapageuses alignées l’une contre l’autre, certaines comprenant plusieurs étages et où la bière coule à flot. Des planchers de danses remplis par une clientèle somme toute début vingtaine, torse nu ou se vomissant dessus. Kuta est la ville des excès, où les prostituées se promènent en scooter, où tu peux te procurer des champignons magiques légalement dans la boutique Magic Mushroom, rien de plus subtil, où tu peux acheter de la bière 24/24h et dans laquelle tu peux te faire héler 500 fois à l’heure pour un « transport » et je n’exagère pas. À Kuta, tu peux rouler en bedaine, pas de casque avec une grosse Bintang entre les deux jambes, une ville bondée de touristes. J’ai décidé de me payer du luxe à Bali; une chambre à 25 piasses la nuit! Oui, j’aurais pu en trouver pour dix piasses mais j’ai opté pour une chambre de catégorie moyenne avec wifi, eau chaude et petit déjeuner inclus. Je me suis loué un scooter pour cinq piasses et j’ai été visité le Tanah Lot, le temple le plus photographié de Bali, perché sur un rocher surplombant une plage. Ça valait définitivement le détour. Mais j’en ai assez de Kuta, sa foule en délire, ses rabatteurs de rue, son trafic et son rythme effréné. Direction Ubud.

Dans le guide Lonely Planet, on mentionne qu’Ubud appartient à la « vraie Bali », avec ses spectacles de danses et sa cuisine balinaise, respectant ainsi les coutumes et la culture. Je crois sincèrement être débarqué dans un autre pays! Ubud c’est la ville où les artisans exposent leurs créations qu’il s’agisse de tableaux, de sculptures ou de vêtements. C’est aussi la meilleure ville de l’île pour apprécier les délices de la cuisine balinaise. C’est la ville de la culture où des spectacles de danses balinaises ont lieu chaque soir. C’est aussi la ville du yoga et de la méditation avec des dizaines de boutiques proposant des vêtements de yoga de haute qualité. J’ai d’ailleurs trouvé un centre de yoga qui offre plusieurs cours à chaque jour. Ubud c’est finalement la ville de la détente dans laquelle on peut trouver d’innombrables centres de massages et de spas. Je ne parle pas ici de simple matelas posé par terre, mais de musique de relaxation, d’encens parfumé et de paniers en osier ornés de fleurs. J’arrive justement de me faire pouponner, avec une coupe de cheveux et un massage d’une incomparable efficacité.

J’avais besoin de cette ambiance. J’avais besoin de yoga et de méditation. Je me suis donc procuré un nouveau kit de yoga et je commence dès demain. Au programme de la journée; Yoga Lève-tôt de 07h00 à 08h30, déjeuner, randonnée en scooter dans les rizières, séance de méditation, souper et spectacle de danse balinaise. Tout ça pour environ 25 piasses! Je suis présentement assis dans un café, à 100 mètres de mon palais, je n’ai pas d’autres mots pour nommer le temple où je suis hébergé, et j’écoute un concert de gamelan, musique traditionnelle de Bali, en dégustant du gado-gado, un plat végétarien accompagné de sauce aux arachides et d’un thé de Bali.

J’ai vraiment hâte de me lever demain matin!

Selamat malam! (Bonne nuit)