jeudi 15 décembre 2011

Ushuaia et la Terre de Feu


C’est maintenant chose faite, je suis enfin arrivé à la Terre de Feu, cet endroit mythique du bout du monde, qui me fascine depuis mes cours de géographie de troisième secondaire! En survolant cet immense territoire, l’un des endroits les plus venteux du monde, on reconnait que la nature exerce son règne dans toute sa splendeur. L’avion contourne les dernières montagnes de la Cordillère des Andes, la plus longue chaîne au monde, et se pose à l’aéroport d’Ushuaia, presqu’à la frontière du Chili, la ville la plus australe sur la planète. La cadre est majestueux, impressionnant, grandiose, un vrai paysage de carte postale. Ushuaia, la ville du bout du monde est lovée entre les montagnes Martial et le Canal de Beagle. Sa situation lui va à merveille car en arborant ses rues escarpées le long desquelles sont bâties des maisons de toutes formes, de toutes les couleurs et de tous les matériaux, on se sent aussi loin qu’on ne l’a jamais été! Je dors dans une petite auberge composée de dortoirs à lits superposés et l’on se cuisine soi-même sa nourriture pour économiser.


Le soleil ne se couche qu’à 22 heures ainsi la noirceur n’est complètement installée qu’à 23h15 et les nuits sont courtes car le soleil est déjà levé à 04h00 du matin! Ça fait des longues journées pour pouvoir explorer cette sublime Terre de Feu. Première étape, le Parc National Tierra del Fuego, situé à seulement 12 km de la ville, il propose des sentiers pour différents niveaux donc le sentido costera, relativement facile et certainement l’un des plus beaux. À chaque détour on est saisi par le calme et la beauté des lieux. J’apprécie tellement le fait d’avoir apporté mon trépied avec moi pour filmer car mon prochain souvenir vidéo sera sur la coche comme on dit! Après avoir traversé le parc, on peut se reposer en mordant dans un empanada tout en profitant d’une vue panoramique sur les montagnes du Chili.


Aujourd’hui fut sans contredit l’une des plus belles journées de ma vie! Ce matin, j’ai réalisé l’un de mes rêves en débarquant dans une colonie de pingouins. L’île sur laquelle ils se reproduisent se trouve à deux heures d’Ushuaia. Après 90 minutes de camionnette sur une route somme toute assez confortable et ce, sans parler du panorama à couper le souffle, on nous invite à monter dans le Zodiac, bateau gonflable ultra-résistant, pour nous déposer sur l’île. « Descendez doucement du Zodiac, ne faites pas de mouvements brusques, vous êtes dans leur habitat » nous donne comme indication notre guide. Je me glisse hors du Zodiac et mes deux pieds se déposent sans bruit sur la plage rocailleuse. L’excitation est à son comble. Les pingouins me regardent avec curiosité et ne paraissent pas du tout effrayés. Je me dépêche de sortir ma caméra et de prendre le plus d’images possible. Le spectacle est des plus agréables; voir les pingouins déambuler avec la démarche qu’on leur connait me fait rigoler mais c’est le fait d’être parmi eux qui me rend le plus satisfait et le plus heureux. Encore une fois, au risque de me répéter, toute cette frénésie est constamment accentuée par l’incroyable panorama montagneux qui m’entoure. En quittant l’île, on nous propose d’aller visiter le musée, sauf que moi et Kathryn, ma nouvelle amie allemande, préférons attendre les autres à l’extérieur.


Cet après-midi, j’ai réalisé un autre rêve en effectuant une randonnée sur un glacier. Le glacier Martial, probablement la plus spectaculaire des montagnes parmi la ceinture montagneuses qui entoure Ushuaia, se prête à la randonnée. Le chauffeur de taxi qui me transporte jusqu’à la base de la montagne, qui est en fait un centre de ski l’hiver, soit dit en passant, me raconte qu’il n’y a que deux ou trois journées dans l’année aussi belles qu’aujourd’hui. En effet, il fait 26 degrés et le ciel est complètement dégagé. « Les gens célèbrent en ce moment » me confia le chauffeur. « Tienes mucha suerte » (Tu as beaucoup de chance) me dit-il enfin en me laissant au pied du glacier. L’ascension est quelque peu difficile mais le spectacle est ahurissant! Tout au long de la montée je ne cesse d’apprécier le paysage à un point tel que je crois qu’il s’agisse de l’un des endroits les plus spectaculaires dont mes yeux ont pu être témoins. Et même par cette magnifique journée, j’étais fin seul au sommet du glacier! Et c’est exactement ce que je voulais! Mon but en venant ici, à la Terre de Feu et en Patagonie était de me retrouver seul, loin des foules, loin des villes, entouré de grands espaces pour permettre à mon esprit de jouer en paix! On peut déjà dire mission accomplie car j’ai véritablement été saisi d’un état de grâce aujourd’hui. Je me souviendrai longtemps du 15-12-11!


J’adore Ushuaia. Ici, pas de Mc Do, la ville du bout du monde conserve un cachet particulier. J’ai peine à penser que je devrai bientôt quitter car je me sens vraiment bien ici à apprécier le rythme de la vie et le panorama saisissant. Mais il y a plus… direction : Patagonie!

3 commentaires:

  1. Je suis toujours sans mot à la lecture de tes récits. C'est comme un bon film... on rentre dedans et quand on retire notre attention de l'écran, on est pris d'une sensation de vide, qu'on nous a oublié... enfin... je me comprends dans toute ma profondeur :D Buen viaje xxx Nathadou xxx

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  2. Je viens de lire ton récit et je suis sans mots.On dirait que je suis avec toi là-bas,la manière que tu décrits ces paysages.J'ai hâte de découvrir toutes ces belles photos.Je te souhaites de belles découvertes.Bye Renée Massé de Louiseville xx

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  3. Bon voyage, profites-en au maximum et reviens-nous en forme.
    Très intéressant de te lire et de voir tes images. Quels beaux paysages!
    Salutations - Johanne et René

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