mercredi 6 juillet 2011

De Taipei à Manille, Philippines

Aujourd’hui j’avais envie de m’éloigner du bruit incessant du centre-ville, j’avais envie de voir de l’eau. Je me suis donc dirigé vers le temple Guandu à partir duquel on peut louer un vélo pour trois dollars en échange de son passeport. Je me rebute toujours à l’idée de laisser mon passeport à un pur étranger, mais c’est la façon de faire et comme cela à déjà été le cas dans d’autres pays, tout s’est déroulé dans l’ordre. J’ai donc pu pédaler au gros soleil le long de la rivière Danshui en direction de Bali! Non, pas Bali en Indonésie, Bali à Taipei, une banlieue portuaire à l’embouchure de la rivière Danshui qui se jette dans l’océan Pacifique. Le soir, je me suis dirigé au Brass Monkey, un bar sportif, pour voir mon joueur de tennis favori, Novak Djokovic, remporter Wimbledon et être consacré nouveau numéro mondial, tout ça devant Rafael Nadal! Une journée idéale!

L’Océan et la plage furent mes choix pour ma dernière journée à Taipei. J’ai donc opté pour Fulong, un petit village situé à 80 minutes de train de la capitale. Une fois de plus, le soleil était au rendez-vous pour me permettre de patauger dans l’océan Pacifique et de me faire bronzer sur la plage presque déserte, un jour de semaine.

Se procurer un billet d’avion avec la compagnie Cebu Airlines établie aux Philippines te permet de choisir ton siège, qui fut le premier d’en avant car il n’y a pas de classe affaire. J’étais donc le premier sorti de l’avion et j’ai réveillé le douanier, qui s’était assoupi en attendant l’arrivée des passagers du vol de 03h35am. N’ayant pas de bagages supplémentaires je n’ai pas eu à attendre l’arrivée de ceux-ci sur le carrousel si bien que deux minutes plus tard, j’étais assis dans un taxi en direction de mon auberge. De l’avion au taxi en cinq minutes! Faut le faire!

Taiwan ressemble étrangement au Japon, normal, ce sont deux îles voisines, mais avec le coût de la vie en moins : ultramoderne, aseptisée, mode à l’avant-garde, transports en commun pratiques et rapides, omniprésence des cellulaires où l’on cherche à se compléter dans un monde virtuel. La tête baissée, ça pitonne sans cesse sur son Iphone pour passer le temps. Dieu que je souhaite continuer à vivre sans téléphone « intelligent ». Ça commence cependant à se corser car pour réserver un billet d’avion sur internet, le champ « mobile phone » est maintenant requis! Euh, c’parce que j’en ai pas de « mobile phone »! Également, de plus en plus de réseaux sans fil dans les aéroports ne fonctionnent qu’en envoyant le mot de passe par message texte sur ton « mobile phone ». Comme le dernier des gaulois, je tente de résister à l’envahisseur. Pourquoi cette rébellion? Il y a de cela plusieurs années quand j’étais à la recherche d’un emploi, j’ai posé ma candidature dans une boutique de cellulaires et le gérant m’avais alors dit : « Si un client se présente ici et qu’il ne sait pas ce dont il a besoin, on va lui créer un besoin! » D’où le dicton, « les choses que l’on possède, finissent par nous posséder »

Même si Taiwan et les Philippines sont deux îles voisines, il y a vraiment un monde de différence entre les deux. Ici, tu ne passes pas inaperçu, tout le monde te regarde avec amusement. Fini la froideur des cellulaires, ici, la pauvreté l’emporte encore sur la modernité. Les Philippins sont gentils et ils te sourient au passage. L’un deux voulait me vendre du Viagra. Ben oui, j’ai vraiment le goût d’essayer ça!

J’aime bien débuter ma visite officielle d’un pays par sa capitale, il me semble que ça donne le pouls. Encore une fois, on fait beaucoup de mise en garde sur Manille, prévenant qu’il s’agit d’une ville très dangereuse. Alors là, vous allez m’arrêter vos salades car je me balade fin seul à minuit le soir dans des quartiers réputés mal famés de la ville. On se calme le pompon avec le danger! Ici les bars sont ouverts 24/24 et hier en me baladant à l’aveuglette, je décide d’entrer dans un bar quelconque. Aussitôt assis au bar, je suis littéralement pris d’assaut par plusieurs jolies Philippinas. J’aurais pu partir avec n’importe laquelle d’entre-elles car elles étaient toutes « au travail », mais j’ai fini ma bière et j’ai sacré mon camp. Je répugne de voir un bonhomme de 45 ans sortir du bar avec une fille dans chaque bras en direction de son hôtel. C’est trop facile et c’est dégoutant. J’aime mieux croiser une Philippina qui sort de l’épicerie avec son sac en main et qui me sourit. C’est ça la vraie vie. Puis j’ai vu des dizaines de gens dormir en pleine rue, un petit garçon appuyé contre sa petite sœur et qui tente de trouver le sommeil sur le trottoir, des enfants qui fouillent dans les vidanges et qui scrutent méthodiquement celles-ci pour trouver de quoi se mettre sous la dent. Ca vient plus me chercher mettons.

J’aime être témoin de la pauvreté pour m’aider à comprendre à quel point je suis gâté. Plus tard, assis dans un parc, je regardais les enfants jouer avec des billes quand ils sont tous venus à ma rencontre. J’ai parlé pas moins d’une heure avec eux! Ils apprennent l’anglais à l’école et ils étaient passablement bons pour des jeunes entre 11 et 14 ans. Saviez-vous qu’ils vont à l’école de 07h00am à 16h00pm à tous les jours? Ils m’ont posé mille questions et étaient pratiquement assis sur moi à la fin de notre échange. Je suis finalement retourné dans ma minuscule chambre à 13 dollars qui sent intensément la moisissure. Mais vous savez quoi? Je m’en fou, je l’ai pris pour 2 nuits de plus! Je ne suis pas ici pour le luxe si bien que j’ai été me procurer du febreeze à la pharmacie pour combattre l’odeur!

5 commentaires:

  1. Pris d'assaut par de belles Philippinas la nuit ??? Soit prudent !!! ;) Blague à part, c'est touchant ce que t'as écrit...et soit prudent quand même (pour vrai !)...

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  2. Wow Robin! Tu écris comme tu vis! Magnifiquement. Continue de nous partager tes belles rencontres. J'adore ça.

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  3. J'adore ce qui tu racontes... on dirait qu'on est avec toi!! J'aimerais bien être avec toi pour y vivre la même chose!!! C'est cool !!! Wowww!!! Take care ;-)
    Annie Duguay de FB

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  4. Vraiment intéressant Robin!
    Cé l'fun de te lire, comme toujours!
    Denis

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  5. Hello,
    C'est bien toi l'ami de Lauriane Perrin ?

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